LE DIABETE DE TYPE 1
Le sucre est la principale source d’énergie de l’organisme et l’insuline l’hormone qui permet aux muscles d’utiliser le sucre présent dans le sang. Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune : le pancréas ne sécrète plus d’insuline ; la glycémie – concentration de sucre dans le sang – n’est alors plus régulée.
Le traitement actuel consiste en plusieurs injections quotidiennes d’insuline aux moments des repas. Les patients sont « éduqués » à l’hôpital, où ils apprennent à estimer la quantité de glucides dans leur assiette et à évaluer leurs besoins en insuline. Cependant le traitement reste très empirique et chaque repas devient un problème d’arithmétique qui peut conduire à l’hypoglycémie (néfaste à cours terme) en cas de surdosage ou d’hyperglycémie (néfaste à long terme) en cas de sous-dosage.
Afin d’améliorer l’équilibre glycémique et plus généralement la qualité de vie des patients, l’idée est d’automatiser cette injection d’insuline (moins de stress et moins de complications à long terme) grâce à un pancréas artificiel qui consiste en une pompe à insuline pilotée à partir des mesures de glycémie. Le matériel existe : pompes à insuline et capteurs qui mesurent la glycémie en continu communiquent.
Il s’agit maintenant de trouver le bon algorithme pour que la pompe administre l’insuline le plus efficacement et avec le maximum de sûreté. Ce système, pouvant être à la fois automatisé et accepter une intervention manuelle, permettrait de diffuser la dose la mieux adaptée au patient pour limiter l’excursion de sa glycémie.
L’APPROCHE NANTAISE
Les chercheurs du LS2N ne sont certes pas les seuls à travailler dessus, mais ils défendent une approche originale qui mise sur la simplicité en s’orientant vers une solution « métier », c’est-à-dire proche du médecin.
Directement inspirée des techniques d’éducation à l’insulinothérapie, cette solution nantaise est très compréhensible pour les médecins et les patients, contrairement à d’autres solutions plus proches des automaticiens, où les médecins n’ont d’autre choix que de leur faire confiance, sans forcément « comprendre » le système.
L’algorithme nantais est inspiré du métier car les chercheurs ont beaucoup appris des médecins et utilisent les mêmes outils. Ces derniers pourraient donc aisément conseiller les patients et régler le système pour chacun d’entre eux.
« Aujourd’hui nous avons un algorithme susceptible d’être simple et efficace. Il est essentiel, nous sommes au cœur de la solution, qui pourra être sophistiquée par la suite », souligne Claude Moog.
« Cet algorithme vient d’être testé avec succès sur le simulateur approuvé par la Food and Drug Administration comme plateforme pour les tests précliniques. Ces résultats encourageants devraient donner lieu à des essais cliniques en partenariat avec les CHU de Nantes et de Rennes. », conclut Nicolas Magdelaine.
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