De nombreuses interventions chirurgicales par laparoscopie sont de plus en plus souvent réalisées à l’aide d’un système chirurgical robotisé : depuis une console robotisée, le chirurgien contrôle le mouvement des outils chirurgicaux avec une grande précision. Toutefois, l’utilisation de ces dispositifs crée de nouveaux défis, comme la nécessité de réorganiser l’agencement de la salle d’opération et l’organisation de l’équipe chirurgicale autour du patient. Ces changements créent une nouvelle dynamique d’équipe au sein du bloc opératoire. Par exemple, la communication entre les membres de l’équipe est modifiée, reposant principalement sur la verbalisation en raison de la barrière physique imposée par le système robotique.
Le développement de compétences non techniques est nécessaire au bon déroulement de la chirurgie, car les compétences techniques seules ne suffisent pas à garantir la sécurité du patient et des résultats positifs. En chirurgie, un manque de communication et d’autres compétences non techniques a été lié à un risque plus élevé de complications chirurgicales. Les compétences non techniques sont composées des compétences cognitives, (prise de décision, conscience de la situation) des compétences sociales (communication, travail en équipe, leadership) et des ressources personnelles de l’opérateur (attention, fatigue, stress). Selon certains chercheurs, la conscience de la situation est considérée comme la plus importante des compétences non techniques puisque d’autres compétences – la prise de décision précise, la communication efficace et le leadership – semblent dépendre de cette première. La réorganisation de l’environnement chirurgical causée par l’utilisation de dispositifs d’assistance robotiques menace donc ce délicat équilibre, et il est nécessaire de comprendre comment la conscience de la situation s’établit dans ce contexte particulier.
Dans cet projet, nous proposons un cadre conceptuel pour comprendre et à terme évaluer automatiquement le niveau de conscience de la situation des différents membres d’une équipe de chirurgie robotique. Nous modélisons la conscience de la situation et sa relation avec des signaux physiologiques et comportementaux paramètres observables, tels que la communication, la fréquence cardiaque, l’activité électrodermale. Une étude est en cours de réalisation au CHU de Nantes pour valider ce modèle par des données expérimentales.
